Ce 4 juillet, à la demande des organisations syndicales, le comité de concertation national se réunissait chez Cora autour du projet Coraprès. En pratique, quoi de plus normal que de se voir un peu plus de six mois après que les conventions collectives aient été signées. Une première évaluation nécessaire !
Des mesures du plan sont déjà effectives comme la suppression du ¼ d’heure payé. Les premiers préavis ont été notifiés en vue des RCC et il nous semblait donc important de refaire le point avec la direction sur le déroulement du plan dans ces différents volets.
Entre-temps, quasi tous les jours, vous entendez dans vos magasins ou dans les galeries les rumeurs les plus folles au sujet de Cora : on parle de fermetures de galerie, de reprise, de revente, de projets immobiliers de logements, de méga salle de sport ou encore que Cora ne passera pas le cap de 2025 ou ferait faillite. Les hypothèses les plus folles circulent souvent avec moult détails qui les rendent de prime abord réalistes.
STOP, vous avez le droit de savoir ce que vont devenir les hyper et les galeries commerciales ! Nous avons donc exigé de la direction de démentir toutes les rumeurs !
D’autre part, nous avons exigé de la direction qu'elle nous confirme avoir trouvé des solutions sur différents points dont l'application était restée en suspens, comme la prime de jubilé, ou encore la garantie bancaire sur les RCC, ou encore le respect des objectifs à atteindre, par magasin, en termes de réduction de coûts de personnel.
Nous nous sommes très vite heurtés à une direction « en berne », qui a eu du mal à avancer sur des garanties pourtant négociées il y a six mois. Nous avons entendu de la direction un langage culpabilisateur. « Si le plan ne marche pas, vous serez responsables de ce qui va arriver ». Alors que, reconnaissons que l’état des magasins et le marché hyperconcurrentiel ne sont pas la responsabilité des travailleurs. Ne parlons pas des fournisseurs qui fuient parce qu’ils ne sont pas payés.
En fait, nous avons eu le désagréable sentiment que si nous n’avions pas demandé cette réunion, la direction n’avancerait pas loyalement sur les mesures à prendre. Bref, un climat de suspicion s’est vite installé autour de la table et nous avons exigé en FCS que la direction souscrive explicitement à une liste de 10 engagements (repris au verso du tract).
La direction a refusé notre document, en a proposé un bien plus « light » qui , entre-temps, vous a certainement déjà été diffusé via vos directeurs.
Ce que nous avons entendu clairement pour la première fois, ce 4 juillet, c’est qu’il n’y avait plus aucune intention dans le chef du groupe Louis Delhaize de continuer une activité de retail en Belgique. Ce n’est évidemment pas de nature à nous rassurer, surtout quand on met cela en perspective avec le fait que la direction n’a pas voulu souscrire au rappel des engagements que nous leur proposions.
Un nouveau CCN est programmé le 17 septembre. Gageons que la direction sera plus transparente à cette nouvelle réunion. Entre-temps, restez à l’écoute de vos délégués, mobilisés !
Bon repos pendant cette période de vacances. En septembre, nous nous retrouverons pour, si nécessaire, faire face à la direction. Nous avons toujours respecté nos engagements, nous attendons la même chose de la direction.
Projet de déclaration patronale écrite par le Front commun syndical et refusée par la direction
Réunie avec les organisations syndicales ce jour en CCN, la direction Cora confirme au besoin les principes contenus dans Coraprès et s’engage sur les principes suivants. En pratique, ces principes viennent confirmer ou clarifier la CCT Coraprès.
- La direction dément toutes les rumeurs relatives à l’avenir des magasins, à leur revente, ou encore à la transformation des sites.
- À ce jour, c’est-à-dire le 4 juillet 2024, il n’y a aucun projet qui consiste à modifier le core business des magasins Cora.
- La direction confirme qu’il est essentiel d’atteindre le niveau de diminution de personnel à concurrence de 253 équivalents temps plein. Il s’agit bien d’une cible à atteindre magasin par magasin, telle que définie dans la convention Coraprès.
- La direction s’engage à développer et renforcer un plan commercial ambitieux, à tenir ces magasins dans un état suffisamment correct que pour attirer les clients, dans un contexte commercial toujours plus agressif en termes de concurrence.
- La direction s’engage à prendre ses responsabilités et à ne pas laisser porter sur les épaules du personnel seul le poids des efforts à réaliser.
- La direction s’engage également à faire un inventaire des heures d’intérim incompressibles dans les magasins, à examiner au niveau local la possibilité de transformer ces heures en contrats ou en heures complémentaires.
- La direction s’engage également à réembaucher, lorsque c’est possible (cible des départs atteinte dans le magasin), des travailleurs qui sont déjà venus prester dans l’entreprise en CDD ou en intérim. Il s’agit d’expérience valorisée et qui permet d’avoir une productivité plus grande et plus rapide.
- La direction s’engage, là où c’est possible, à donner des heures complémentaires à des temps partiel, afin que ceux-ci puissent accéder endéans les quatre ans à des crédits-temps fin de carrière et ,donc dans les faits, à atteindre l’objectif de réduction des ETP et de réduction des coûts salariaux. Les données nécessaires à la réalisation de cet engagement seront mises à disposition des DS locales.
- La direction s’engage à mettre en place la garantie bancaire négociée dans Coraprès et ce, pour le 1er septembre 2024. Elle s’engage également à garder l’entière gestion des compléments RCC en interne. Cela veut dire en pratique que la direction présentera, lors d’une réunion du CCN à organiser en septembre 24, l’organisme bancaire désigné et calculera le montant à garantir pour l’intégralité des coûts patronaux des RCC qui pourraient intervenir endéans les quatre prochaines années. Cette enveloppe sera alors versée immédiatement à l’organisme choisi au titre de garantie bancaire.
- La direction s’engage également à reconsulter l’ONSS concernant la transformation des primes de fin de carrière en primes de jubilé et ce, sans que celles-ci soient liées à des conditions d’âge.
Ces engagements forment un tout nécessaire pour garder la sérénité dans les magasins. La direction salue les efforts réalisés par les travailleurs pour mener à bien l’exécution de Coraprès.